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Système de Grades

Petite Précision : Un atelier travaille à un degré particulier, alors qu'un franc-maçon, lui, porte un grade déterminé, il en découle que l'on s'adresse à un franc-maçon en fonction de son grade et non de son degré, erreur encore trop fréquente relevant d'un manque de culture maçonnique.

Ainsi on notera que les 3 premiers grades sont passés au sein des Loges dites " bleues" ou "symboliques",  qui travaillent aux 3 premiers degrés et  qui sont administrées par l'obédience de tutelle.

Loges Symboliques 

. 1e Apprenti

. 2e Compagnon

. 3e Maître 

Les grades suivants  sont administrés par une Juridiction indépendante  souchée sur l'obédience de tutelle. 

Historiquement parlant, du 4e au 33e degrés, les rites égyptiens utilisèrent le plus souvent l'échelle des grades du 

Rite Ecossais Ancien et Accepté, avec parfois quelques variantes. Il y avait  cependant à cette époque une différence  majeure avec le REAA, à savoir que les trente premiers grades étaient généralement pratiqués dans le cadre d'un même atelier, susceptible de prendre symboliquement différentes dénominations suivant le grade auquel il travaillait.

C'était le cas en particulier du système en 33 degrés que pratiquait Yarker qu'il publia à Londres en 1875 (voir tableau plus bas)

 

On retrouve donc plusieurs échelles de grades supérieurs possibles dans les rites Egyptiens > 33 degrés - 90 degrés - 95 degrés et 99 degrés 

Toutefois dans les échelles en 90 degrés et plus, la plupart des degrés étaient conférés sans aucune cérémonie rituelle, par simple communication.

Seule une petite minorité d'entre eux donnait lieu à une cérémonie d'initiation et à une pratique réelle.

La juridiction et les collèges de celles-ci sont libres de faire passer les grades qu'ils veulent et qui leurs semblent utiles et bons.

Les hauts grades du RAPMM   (voir plus bas)  sont  pratiqués en 33 degrés par la juridiction Egyptienne de l'Obédience,  nous avons donc mis un tableau de comparaison avec le système en 95 degrés dont les 33 premiers grades sont les mêmes que ceux du REAA l'ensemble est ici très clair pour comprendre comment les 95 degrés ont été ramenés à 33. Mais tout d'abord, un peu d'histoire :

 

 

Histoire du RAPMM en 33 degrés 

Quelques données historiques succinctes s’imposent ici : 

Tout d’abord, il est important de parler des frères Bédarride qui  importèrent en France vers 1815 le rite de Misraïm en 90 degrés.

A noter que  ce rite n’a d’égyptien que le nom car ses références sont purement vétérotestamentaires.

En 1838 apparaît le rite de Memphis en 95 degrés, qui est en fait une scission de Misraïm opérée par Jacques-Etienne Marconis de Nègre.

Si l’on compare les grades des deux rites de Misraïm et de Memphis de cette époque, on constate que Marconis de Nègre a supprimé tous les grades spécifiques à Misraïm, d’inspiration juive (exemples : « Chevalier de la Kanuka » ou « Souverain Prince Talmudim ») et qu’il les a remplacés par d’autres grades d’inspiration hermétiste ou faisant référence à l’antiquité gréco-égyptienne.
Plus tard, sur l’ordre de Napoléon III, le général Magnan, tente de réunir au sein du Grand Orient de France toutes les organisations maçonniques du pays avec des succès divers, mais Marconis de Nègre sollicite et obtient en 1862 de Magnan l’intégration de son rite au sein du GODF à condition qu’il ramène son échelle à 33 degrés ce qu’il fait de bonne grâce.
En 1881, Giuseppe Garibaldi fut nommé Grand Maître mondial par la plupart des obédiences nationales de Memphis qui subsistaient hors de France, ainsi que par certaines obédiences de Misraïm (notamment l’obédience italienne).

Garibaldi mourut un an plus tard en 1882, mais il demanda à l’anglais John Yarker de réunir Misraïm et Memphis ce qui donnera le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. En fait, ce nouveau Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm correspond au Rite de Memphis. Et selon les époques ou la nécessité, il sera présenté par John Yarker soit selon l’échelle en 95 grades, soit selon l’échelle en 33 grades (conformément à la nomenclature de 1862) (voir tableau de correspondance plus bas)
Nous avons donc au tournant du 20e siècle : un rite « Ancien et Primitif », légèrement adapté par Yarker, qui possède une double échelle de 95 degrés ou 33 degrés (échelle réduite) ; un rite de Misraïm en 90° degrés, qui disparaît du paysage maçonnique français vers 1900-1905 : enfin un rite de Memphis en 33 degrés intégré au Grand Orient de France mais qui n’est plus pratiqué depuis longtemps.

Cependant, suite au Convent maçonnique spiritualiste de 1908 (organisé par Papus à Paris), un « Suprême Grand Conseil du Rite Ancien et Primitif » est installé en France avec Téder (collaborateur de Papus) à sa tête. Jean Bricaud, qui succède à Téder en 1918 dirigera le rite jusqu’en 1934 et décide de revenir définitivement à l’échelle de 95 degrés en consacrant le nom de RAPMM.
De Yarker à Bricaud en passant par Papus, Téder et d’autres, le RAPMM prend une orientation nettement ésotériste, spiritiste et parfois occultiste qui se retrouve aujourd’hui encore dans les Obédience du RAPMM en 95 degrés.
Les Obédiences qui pratiquent le rite en 33 degrés (selon la réduction opérée en 1862), sont revenues à une vision et une pratique authentiquement hermétiste du RAPMM, c’est-à-dire basée sur la connaissance des êtres et des choses et non sur une révélation qu’elle soit déiste, théiste ou autre, et s’inscrivent ainsi dans la plus parfaite laïcité.
Dernière précision historique, durant tout le 19e siècle, toutes les grandes figures de révolutionnaires membres de la Franc-Maçonnerie, d’Auguste Blanqui à Garibaldi, ont appartenu soit au rite de Misraïm, soit au rite de Memphis.
Pour mémoire, les rituels du RAPMM pratiqué aujourd’hui en loge symbolique ne sont ni ceux de Misraïm ni ceux de Memphis, mais ceux mis au point par Robert Ambelain et publié en 1988 chez Robert Laffont sous le titre de Franc-Maçonnerie d’autrefois. Cérémonies des rites de Misraïm et de Memphis.

Mais il ne touchera pas aux degrés dits supérieurs.
En 1999 des Loges issues du RAPMM en 95 degrés (et anciennement membres de l’Ordre réorganisé par Robert Ambelain) demandent leur intégration au sein du GODF qui répond favorablement.

Le GODF en profite pour réactiver en 2002 les grades dits « Hauts » du rite qu’il possède depuis 1862.

En 2003, le GODF en transmet les lettres patentes aux différentes obédiences liées avec lui qui créent en leur sein leurs propres juridictions .

 L’échelle en 33 degrés de YARKER (RAPMM) 
Pour constituer cette échelle en 33 degrés, la correspondance suivante avec les hauts grades jusque là pratiqués au sein du RAPMM qui utilisait les 33 premiers du REAA comme base, a été effectuée >> En bleu l'origine, en rouge l'équivalence en 33 degrés                                                                       95 = 33, 90 = 30, 76 = 27, 61=20, 33 =18,  30=16,  18 =11e

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


De cela découle que le RAPMM en 33 degrés quitte la maçonnerie biblique dès le premier degré dit supérieur pour s’insérer de plain-pied dans la maçonnerie hermétique.
Dans cette échelle, qui est celle de la juridiction Egyptienne, les grades pratiqués sont :

• 12ème - Chevalier Rose-Croix de l’Aigle Noir, Blanc et Rouge, dit Chevalier de l’Aigle Rouge,

Ce grade est très surprenant tant il est riche de symbolisme et d’ésotérisme. C’est un vieux grade hermétique qui fut pratiqué notamment à Metz, par le Baron de Tschoudy, à Paris et à Marseille, dans les années 1780 comme grade de fin de système du Rite Écossais Philosophique. Il aurait disparu s'il n'avait été intégré à l'échelle de grade de Misraïm puis de Memphis.
Les thèmes mis en œuvre sont alchimiques, cabalistes et astrologiques, mais comprenons nous bien, l’alchimie dont il est question pose comme principe de base qu’il y a une unité de l’être et du monde et que par des mécanismes d’introspection en décomposant sa personnalité en éléments primordiaux et en les recombinant, on peut accéder à une autre vision de soi et de l’univers. La cabale dont il est question, n’est pas la mystique juive.

C’est l’idée que l’arithmologie est un procédé herméneutique qui permet en affectant des valeurs numériques aux lettres et en mettant en œuvre des règles de relation entre les mots, de réaliser des études combinatoires, probabilistes, créer des liens de corrélations et obtenir de la sorte une nouvelle grille d’analyse quel que soit le texte étudié.

Enfin l’astrologie dont il est question ne consiste évidemment pas à composer son horoscope matinal. Il s’agit ici de prendre conscience que tout ce qui vit sur terre fait partie d’un ensemble beaucoup plus grand qui s’appelle l’univers et que se comprendre conduit à comprendre le monde dans lequel on se  trouve.

• 20ème - Sublime Philosophe Inconnu, dit Philosophe Hermétique,

Sur le plan initiatique, ce grade s'inscrit sans nul doute dans une « filiation » qui se veut l'héritière lointaine des mystères pythagoriciens, éleusiaques ou même mithriaques et qui prit bien des voiles depuis les cercles néo-platoniciens de la Renaissance

• 27ème - Maître Égyptien, Sage des Pyramides, ami du désert, dit Patriarche d'Isis,

Ce grade résume, prolonge et conserve la quête et l'enseignement des petits Rites égyptiens qui prospérèrent en France à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème. L'Égypte dont il est question est d'abord un symbole, ce berceau des initiations qui parcours l'ésotérisme occidental depuis la Renaissance. Mais les textes rituels de l'initiation utilisés dans le Grand Ordre Égyptien Mixte « réactivent » ici ce que furent les cultes à « Mystères » dans leur pratique de l’époque ptolémaïque.

30ème - Sublime Maître du Grand Œuvre,

Ce grade rapproche symboliquement et rituellement l'initié du « Premier Principe des choses ».

L'initié est conduit à travers les principales étapes de ce parcours vers la pleine réalisation de son être, lui permettant ainsi de révéler toutes les potentialités et les qualités de sa double nature humaine et spirituelle.

• 33ème - Patriarche Grand Conservateur,

Les grades sommitaux du rite,  Défenseur du Rite (31ème degré), Prince de Memphis (32ème degré), Patriarche Grand Conservateur (33ème degré), contrairement à d’autres rites pratiquées au sein de la Fédération, ce  ne sont pas des grades administratifs, et disposent chacun d’une cérémonie de réception.

Ils parachèvent la progression des Sœurs et Frères actifs dans le rayonnement du Rite.

Conclusion

On notera qu'aucune référence n’est faite dans ce système à la légende d’Hiram, à l’ancien ou au nouveau testament. 
L’approche est préchrétienne et puise ses racines dans les cultes à Mystères et les philosoph
ies de la Grèce Antique, de l’Égypte Alexandrine, voire de l’Égypte antique.
La recherche n’est plus que spirituelle, elle vise à renouer avec les travaux des académies d’Alexandrie et de Florence, une vision qui englobe les cultures quel que soit le lieu ou l’époque, et qui transcende les religions pour permettre à l’Homme de prendre sa véritable dimension dans l’Univers et par conséquent sa place dans la société.
En conclusion, le travail initiatique auquel invitent les « hauts grades » de notre juridiction  tente de réunir dans l'harmonie exigence humaniste et quête spirituelle. Deux aspects inséparables de la tradition maçonnique.
Mais il faut prendre pleinement conscience que si une juridiction ne traite pas de sujets sociétaux, elle prépare néanmoins ses membres  par cette forme de  ressourcement à revenir agir dans la société civile. C’est principalement la construction du « Temple intérieur » qui est ici mise au service du Grand Œuvre (qui est la construction du chef d’œuvre de l’accomplissement humain), réalisant ainsi pleinement les propos de l’article 1er de la Constitution de notre Obédience de tutelle  : «  Elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité »…

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